En 1998, Albert Clermont fait son tout premier voyage au Mali.
Cette rencontre avec l’Afrique nourrira désormais tout son travail. En premier lieu photographique, ce dernier explore des sujets divers comme les architectures, les objets, les paysages… Mais l’artiste s’attelle également à la création d’installations et de vidéos, comme pour faire écho aux images fixes. A cela viennent s’ajouter, dès 2002, des entretiens réalisés avec des personnalités maliennes du monde de l’art. Cette année-là, il revient avec de nombreux portraits vidéo réalisés avec des artistes, des galeristes, des étudiants en art…
Pour ces entretiens, Albert Clermont choisit de filmer en plan fixe, caméra sur pied. Le portrait est plein cadre, avec une légère contre-plongée. Le son est uniquement constitué de la parole et des bruits environnants. Le montage respecte l’ordre des différents rendez-vous pris avec les gens. Les interventions de Clermont, par choix, sont réduites à leur minimum. Tout spectaculaire est retiré de l’image. Il ne s’agit pas là de faire des reportages sur un artiste africain, mais de vivre une expérience artistique avec lui.
« J’ai pris conscience qu’il fallait trouver une forme aux paroles que j’entendais là-bas. Cette parole avait été volée, détournée, caricaturée… reproduisant ainsi des comportements d’autorité et de soumissions dont nous connaissons bien des les prolongements négatifs. Un plan fixe et une prise de son minimale avec un micro et un montage sobre. C’est dérisoire, mais au fond l’essentiel est là. Je suis convaincu d’avoir pris la bonne décision. Cette contrainte est devenue un atout positif », assure Albert Clermont.
Avec ce même procédé, il repart donc en Mali au 2006 et réalise de nouveaux entretiens avec des personnes attachées au monde de l’art : Amahiguéré Dolo (artiste Dogon), Ludovic Fadaïro (peintre béninois), Abdoulaye Konaté (artiste et directeur du Conservatoire des Arts et Métiers multimédia à Bamako), Salia Malé (théoricien de la culture malienne et conservateur au musée de Bamako), Ténéman Samaké, Malick Sidibé (photographe), Ki Siriki (artiste burkinabé) et Amadou Chab Touré (galeriste, philosophe et critique d’art).
Repères Albert Clermont
Né le 15 janvier 1954 à Rennes.
Vit et travaille à Dunkerque.
Enseignant à l’Ecole des Beaux arts de Dunkerque
Les entretiens d’Albert Clermont on été réalisés avec le soutien du fonds associatif du CRRAV (Région Nord – Pas-de-Calais), de l’Atelier Vidéo Art Plastique Equipe Monac.1/Heure Exquise ! et du Bureau d’Art et de recherche.
L’ensemble des entretiens réalisés par Albert Clermont est distribué par Heure Exquise ! www.exquise.org.
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