D’horizons et de cultures graphiques différents – VJing techno et street art old school, les artistes proposent par le biais de l’outil informatique une mise en tension d’objets et d’icônes contemporains sur papier et en projection.
« Isham est un des writers clés du Nord de la France. Touche-à-tout, on peut retrouver sa trace sur tous les types de supports : murs, infographie, toiles … Ses humanités, Isham les a ainsi faites dans… le hard rock. Son enfance maubeugeoise le voit recopier les dessins des albums heavy metal de son frère. « Je customisais les sacs de mon collège, ça m’a donné envie de faire du lettrage. »
Le graff est venu plus tard. « En 1989, se souvient-il. À cause de la situation économique dramatique à Maubeuge, des potes partaient bosser en Seine Saint-Denis certain sont entrés dans des crews de graffeurs. » ils ont rapporté des bombes et une culture.
Activiste depuis plus de 20 ans, c’est la rue qui nourrit l’imaginaire d’Isham. L’histoire de son parcours artistique, pavé d’influences et de rencontres, se lit le long des avenues et des terrains qu’il a arpentés. Influencé par la culture hip-hop, il découvre le graffiti en 1989 et puise dans l’effervescence de la ville une énergie créative. De la rue jusqu’aux galeries, il scénarise son cheminement artistique qu’il esquisse sur la toile. Au-delà de l’hommage rendu au graffiti et à la musique, s’illustre en filigrane la recherche de l’expression de son identité, entre sentiment d’appartenance et autonomie, aliénation et liberté.
« Les Crying B.Boyz m’on été inspiré par ces reproductions bien kitchs d’enfants larmoyants. Il y en avait une chez mes parents, je les détestai. J’en ai récupérées et je les ai détournées à ma sauce, en y mettant mes références cinématographiques, musicales et artistiques. J’ai réglé mes comptes avec ce tableau de mon enfance, cette reproduction plus précisément, qu’on retrouvait dans tous les foyers de ceux qui n’avaient pas les moyens de se payer de vraies toiles et qui avaient un gout de chiottes, quand je les détournes avec les références qui m’ont permis de m’ évader quand j’ était môme et ado, j’ en fait des oeuvres d’arts originales , je prend ma revanche » »
*
« Jean–Philippe Loridan est issu des beaux-arts de Dunkerque et de Tourcoing. Artiste et Performer vidéo, il s’illustre sur de nombreux projets tel que Stabil ou plus récemment encore lors du mapping de Notre Dame de la Treille dans le cadre de lille3000. Avec Stabil, JPL propose une plate-forme d’exploration émotionnelle de notre environnement technologique. La navigation en temps réel dans un environnement en trois dimensions interagissait avec une musique digitale.
Artiste numérique, son travail construit une réalité augmentée kaléidoscopique, qui varie entre dépouillement et saturation. Ses mondes virtuels portent en eux des réminiscences de notre société actuelle éclatée en de multiples facettes. La technologie est pour Jean-Philippe Loridan le moyen de donner forme à l’idée. Il revisite le genre du portrait tout en appartenant à son époque technologique. Par ses portraits ou ses architectures, qu’il façonne avec une vision récurrente de la destruction et de l’éclatement, Jean-Philippe Loridan mène une réflexion sur le statut de la représentation numérique de l’humain et de son environnement direct. Entre déconstruction et réappropriation de la cité, il invente des mondes parallèles qui oscillent entre familier et étrangeté. »