* Posséder l’âme.
Aussi atypiques que rares, Marthe Bolda et Bernard Lesecq vous proposent une exposition comme un décor de scène. Leurs œuvres sculpturales et graphiques s’articulent en couches sémantiques et métaphoriques pour nous entretenir de la violence et de l’équilibre de nos âmes… dans des sociétés en perpétuels changements.
L’artiste s’engage et nous propose des images puissantes pour ré-articuler nos systèmes de perception des mondes que nous traversons.
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Marthe Bolda
Née à Manjo (Cameroun).
« Marthe Bolda est née au Cameroun, elle vit et travaille, entre l’Afrique, l’Europe et les Etats-Unis. Elle entame sa carrière en tant que danseuse et chorégraphe. Très vite son travail prend une autre forme, elle se dirige seule et se tourne vers un processus que je nommerai «performances», comme une urgence de faire, l’intensité de celles-ci révèle un besoin capital d’exprimer une réflexion, une condition. Certaines de ses performances semblent un exutoire, proche d’une déviation psychologique comme une survie absolue pour surmonter ses angoisses.
C’est un tournant dans son oeuvre qui aboutit à un changement de médium, les arts plastiques, les arts visuels, la photographie, la vidéo, les installations. A travers son travail, on devine une quête éternelle identitaire, le plus flagrant est la série «check point», réalisée à Bamako, Lille, Seattle et Hanoi. On la voit déambuler puis se poser dans la ville avec de multiples bagages, on comprend ici qu’il s’agit de sa place dans ce monde aujourd’hui, la fatigue, l’absence frôle la folie.
Il est donc question du déplacement étant nulle part à l’endroit destiné, échappant aux fantômes de la colonisation qui ont changé le cours de l’histoire de l’Afrique. Son travail est engagé, son oeuvre dans sa continuité forme un ensemble fort sur le «modus vivendi» de notre système.
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Bernard Lesecq
Naissance.
Début d’existence mutique.
Découvre la pyrogravure vers 10 ans.
La sculpture sur bois et le bricolage à 12.
L’école des Beaux Arts à 16.
Apprentissage Classique…..des années 60.
…Dessin, Peinture, Modelage.
Musique et Art dit « Pop », 68.
Peintures et sculptures installations,
décoration « psychédélique » du « Piblokto » 69.
20 ans, 1er mariage, auxiliaire dans l’enseignement,
Stage de cinéma d’animation, quelques planches de BD.
Expo de groupe vers 74,
25 « Bombes Tétines roses suspendues »,
Découpages géants en carton. Couleurs et volumes.
Groupe de rock and roll sans succès, années 80.
Destruction des portraits noirs.
Découpage de bidons plastiques colorés.
Installations bois, terre cuite, résine, sable, flammes.
« Smarties géants », « maelströms solaires »,
« les passerelles géantes en bois ».
Installation « anonyme ».
« Le Passage » Galerie alternative en 95.
« Ombre » dans l’expo « And » Installation de sculpture géante,
vidéos et dessins.
Le « dénicheur », « quand les chiens tétent les murs », » help »
« le verbe », » Van Rietog and Peanut Ed »,
« Peanut (Marsyas) Ed »…2005 …2012
Être, n’est pas banal, penser non plus,
La vie est une apparition.
Exprimer en langage compréhensible
est un apprentissage.
Lorsque les informations extérieures sont trop fortes
et le moi sensible trop prégnant, peu de solutions s’offrent
au devenir des enfants marginaux : la folie, la violence ou la religion…
S’insérer entre l’infinie beauté du monde naturel et les « dures lois
humaines » est un paradoxe insurmontable
pour un esprit issu d’un milieu frustre.
Un jour vous comprenez une image !
Pour moi ce fut « Deux femmes de Tahiti » de Paul Gauguin dans un livre feuilleté
aux rayonnages de la librairie du village.
Vous êtes alors intuitivement en communion avec l’artiste.
Il n’y avait pas de livres, ni d’Art à la maison.
L’érotisme et la couleur, le sens de la vie et la volupté des formes, furent une révélation…
Puis vous comprenez de plus en plus, au contact des oeuvres.
Une « mystique » particulière et artistique devient le coquillage exotique et
protecteur de votre cerveau mou.
Envelopper mes productions de multicouches sémantiques…