Au Bureau d’Art et de Recherche – Roubaix
François Marcadon présentera un ensemble de dessins encadrés, entourant un personnage-autoportrait, réalisé directement sur le mur à l’échelle 1. Un « word painting » (peinture de mots), apposé lui aussi directement sur le mur, lui fera face. L’ensemble sera complété par des dessins, se répétant à l’infini, comme un papier peint fait main, développant ainsi le thème du motif cher à l’artiste.
L’exposition de François Marcadon est le premier volet de la « saison nantaise » organisée par le Bureau d’Art et de Recherche, grâce au soutien de l’artiste Régis Perray. Au printemps 2009, Hugues Blineau viendra clore cette programmation ouverte aux artistes nantais.
Depuis 2008, le BAR oriente tout particulièrement ses recherches autour de l’idée du dessin comme processus, comme mode ou comme finalité, et multiplie ainsi les possibilités de la rencontre – entre les artistes et le public, entre les artistes eux-mêmes et entre les champs disciplinaires. Le choix d’exposer ces artistes nantais n’est donc pas anodin puisqu’ils pratiquent tous les deux, à leur manière, le dessin.
Les dessins à l’aquarelle de François Marcadon sont des Vanités contemporaines. Comme un clin d’œil à la peinture hollandaise du XVIIe siècle, l’artiste se plaît à invoquer l’ironie et le sarcasme. Mais à l’inverse des Vanités du passé, aux couleurs sombres et pesantes, les siennes sont fines et précieuses. Peintes à l’aquarelle, a priori si douce et si légère, elles prennent à contre-pieds celui qui les regarde, offrant des images beaucoup plus fortes et inquiétantes qu’elles n’y paraissent. « Mon travail se tisse autour d’une pratique quotidienne du dessin et présente des images issues de mon imaginaire. Ce sont des apparitions fantasmatiques extraites d’un’ mythologie personnelle où se mêlent, avec une violence poétique, l’organique, les corps, la mort, la vanité, le non-sens, l’érotisme…», explique François Marcadon. Ses dessins témoignent ainsi de son intérêt tout particulier pour le corps humain qu’il plie, tend, pend, écartèle, comme s’il voulait sans cesse rappeler son caractère vulnérable et mortel.
Parallèlement à cette exposition, l’artiste présentera du 17 novembre au 16 janvier un ensemble de vêtements en papier à La Piscine-Musée d’art et d’industrie à Roubaix, sur proposition du BAR.
Initié en 2006, ce projet de François Marcadon lui permet de déployer ses dessins en les envisageant comme portables et « habitables ».« Le dessin quitte son état de surface de projection pour un rapport directement charnel entre un corps réel et le papier. Il devient ainsi volume avec ses vides et ses pleins inhérents, renforcé par d’éventuels motifs de découpes dans le papier… Le papier se révèle matière à habiller et à déshabiller, tout en jouant avec la frustration qu’un tel vêtement est importable et éphémère du fait de son extrême fragilité : il se substitue alors en un élément à fantasmer», développe François Marcadon.