il Bacaro – 117 av. Jean Lebas – 59100 Roubaix
Lu. > Ve. 11:00 > 14:30 – Me. > Sa. à partir de 19:00
Entrée libre – Tél. 03.20.27.45.66 – www.ilbacaro.fr
Biceps bicéphale:
Je n’aime pas le café. Celui-ci a pour effet de perturber mes perceptions. Pourtant, il m’arrive fréquemment d’en consommer par simple mimétisme.
Lorsque je pénètre dans un espace aménagé par l’homme, j’en explore visuellement la structure géométrique. Puis, en quelques secondes, à la manière d’un tic gestuel discret, mes muscles reprennent la lecture du lieu en se contractant tour à tour à mesure que mon regard se pose ou se repose sur l’une ou l’autre arrête du volume dans lequel je me trouve. Je reconstruis ainsi l’espace avec des contractions musculaires.
Dans cette attitude, j’essaie de faire correspondre les parties verticales de mon corps aux segments analogues de la pièce “à l’étude”.
En visitant la première fois le restaurant Il Baccaro, cette rythmique musculaire s’est machinalement mise en route: parcourant les boiseries de la fin XIXe admirablement conservées, elle s’est éternisée sur les contours d’une succession de caissons pourvus de vitres et de miroirs.
À mesure que la caféine nourrissait mon leitmotiv comportemental furtif, un parallèle avec une suite de représentations évoquant un passage de la vie du Christ ou d’un saint, stigmates de l’histoire de l’art, m’est apparu.
De chaque coté de ces surfaces vierges réfléchissantes cohabitent des univers parallèles, lesquels allaient me donner l’occasion de questionner le corps, ses nutriments et ses habitudes dans la zone de restauration.
Il s’agira plus concrètement d’intervenir (plus ou moins) discrètement sur chaque miroir disposé dans le périmètre de la salle de restaurant, notamment avec des vitrophanies laissant la possibilité de voir par alternance des reflets et des images. Quelques objets détournés viendront en ponctuer et parasiter la lecture.
Je tiens à attirer l’attention sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une exposition visant à agrémenter un restaurant de quelques décorations, mais bien d’interagir avec celui-ci . Le but est d’établir un rapport étroit entre un espace qui me semble singulier et la posture spéculative d’un gastronome amateur.
Dans ce contexte et pour aller au bout de cette implication à demi-schizophrène, je propose également l’élaboration d’un repas, sous une forme performative et expérimentale à représentation unique.
http://www.nicolastourte.net