L’artiste-graffeur Mikostic est allé à la rencontre de Fabien Swyngedauw alias “la Yeah Production”, il y a maintenant plus de dix ans, attiré par son travail d’éléments graphiques novateurs. Dans le cadre de leur exposition au Bureau d’Art et de Recherche, ils nous offrent au centre de l’espace le fruit de l’une de leurs recherches en nous proposant un étonnant lustre qui dialogue avec les travaux personnels de nos deux compères.
Aux yeux d’un artiste le fond et la forme sont indissolubles.
Jean Dutourd
Pour Mikostic l’exposition “Pièce à convictions” évoque deux aspects principaux de son travail :
_ le contact avec la police causé par l’acte illégal du graffiti ou de l’intervention dans l’espace public
_ la pratique du recyclage conduite par des idées telles que le “Do it yourself” et le “Hand made”.
Il travaille ainsi des patchworks composés de tickets de jeu usagés, symboles d’une “bataille” que mène Mikostic contre la Française des Jeux.
“Quand je rentre dans le café d’un ami, je vois ces RMIstes qui claquent tout pour des tickets à gratter par lesquels ils sont obnubilés, ils entrent alors dans une transe qui cesse à la découverte du résultat rarement satisfaisant, les tickets sont alors jetés, oubliés…”.
C’est un travail épuisant pour l’artiste car il provoque chez lui un malaise à la pensée des personnes qui ont payé ces tickets qu’il récupère et qu’il peut revendre sous une autre forme.
Pour sa part, Fabien Swyngedauw a arpenté les rues roubaisiennes, pénétré au fin fond de lieux désaffectés à la recherche de matériaux pour ses créations. Des objets entachés de mémoire ont été précieusement récoltés, méticuleusement assemblés et dessinés dans le but d’écrire de nouvelles histoires. Il a ainsi crée une maquette composée de maisons en ruines, d’abris de fortunes et de cabanes de biais. A celles-ci est associé un carnet de voyages, un travail sur les inscriptions murales et les graffitis d’enfants.
Au mur, il nous propose comme un plan de ses errances urbaines, des installations reprenant les trouvailles de ses parcours urbains.
Au gré de leurs envies et fantaisies, les artistes nous inviterons à aller au-delà de la simple rencontre verbale, en reprenant possession de la part créative, festive ou revendicatrice qui est en chacun de nous. En sortant de l’espace de la galerie nous déposerons alors dans la ville les signes de nos désirs…
Espace critique
http://debutscritiques.blogspot.com/2011/04/mikostic-et-fabrice-swyngedauw-au-bar.html