Accrochage – rencontre
Après une présentation estivale dans sa vitrine du projet d’Elodie Stordeur, le BAR (Bureau d’Art et de Recherche) propose un accrochage-rencontre entre la jeune artiste et François Martinache. Malgré l’écart de génération, leurs travaux se rejoignent sur un point : l’utilisation des nouvelles technologies.
Ce rendez-vous sera l’occasion de confronter deux pratiques de dessin/peinture numérique. Il permettra aussi au public de découvrir des œuvres et de poser aux artistes toutes les questions qu’il souhaite sur leurs processus de création ou les symboliques utilisées.
Le projet d’Elodie Stordeur a été sélectionné dans le cadre de l’appel « A tous dessins » proposé par le Bureau d’Art et de Recherche aux étudiants des écoles des beaux arts de la région Nord-Pas-de-Calais.
Elodie Stordeur, un travail mêlant traditions décoratives africaines, monde enfantin et dessin/peinture numérique.
Lors des ses voyages au Mali en novembre 2005 et 2006, Elodie Stordeur à été touchée par les couleurs vives et les motifs riches et diversifiés des tissus « WAX print » (coton imprimé de qualité supérieure). Ces motifs, inventés par des africains de diverses origines l’ont beaucoup inspiré. Elle a photographié un grand nombre de pagnes WAX et a remarqué une certaine ressemblance avec les dessins au cerné noir des coloriages enfantins.
Pour constituer des images hétérogènes, elle a travaillé avec des logiciels informatiques, ancrant les images les unes dans les autres, dessinant par-dessus, par-dessous, exprimant ainsi le métissage culturel qu’elle percevait. La peinture numérique, la superposition d’images et la présence d’éléments graphiques géométriques, sont les moyens qu’elle a employés pour créer un jeu entre le « montré » et le « dissimulé ».
« Les diverses techniques utilisées permettent le brouillage de l’image, l’insertion d’un motif dans l’autre, d’où un espace de confusion visuelle, un décalage et une complexité de l’image plurielle, le tout permettant une lisibilité de l’image d’un point de vue pictural et décoratif. »
Elodie Stordeur
François Martinache, une démarche axée sur la métamorphose des images du quotidien et des médias.
Après avoir longtemps travaillé sur rhodoïds et sur papier, c’est dorénavant sur ordinateur que François Martinache compose ses œuvres. Il a trouvé dans l’infographie un moyen idéal pour travailler par « strates », grâce aux calques de Photoshop.
« L’ordinateur me permet de composer virtuellement et de faire état presque sans intermédiaire d’une espèce « d’image mentale »
François Martinache
C’est ainsi que, dans les années 2000, il développe un intérêt pour la métamorphose et la manipulation des formes elles-mêmes, après une longue période de recherche sur les couleurs et la peinture.
L’artiste se constitue alors une banque virtuelle de signes qu’il pioche dans la publicité, la propagande politique, les mythologies contemporaines, afin de les réutiliser. Ces signes se retrouvent alors complètement transformés de par leurs couleurs, leur place dans la composition et les autres formes auxquelles ils sont associés.